- prégnant
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• v. 1570; de l'a. fr. preindre « presser », lat. premere1 ♦ Littér. Qui s'impose à l'esprit. — (1962) Psychol. Structure prégnante. ⇒ prégnance.2 ♦ Anglic. Qui contient de nombreuses possibilités, virtualités.prégnant, anteadj.d1./d Expressif, riche de sens.d2./d PSYCHO Structure prégnante, qui prédomine, s'impose avec force à l'esprit.I.⇒PRÉGNANT1, -ANTE, adj.Vx. Qui est en état de gestation. Synon. enceinte (en parlant d'une femme), pleine (en parlant d'une femelle). Femelle prégnante. [La reine Clémence] Que n'ai-je été prégnante le soir de mes noces! (DRUON, Loi mâles, 1957, p.20).— LING. Valeur prégnante. ,,Construction qu'il faut interpréter par une sorte d'anticipation, en lui donnant un sens qui n'est pas rigoureusement énoncé`` (MAR. Lex. 1951).Prononc. et Orth.:[
], [-
], fém. [-
]. BARBEAU-RODHE 1930, Pt ROB.: [-
] mais WARN. 1968, Lar. Lang. fr.:[-
]. Substitution de [-
-] à [-gn-] dans des empr. récents au lat., v. G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t.19 n° 1 1981, p.223, 224. Étymol. et Hist. XIIIes. «(d'une chienne) qui porte des petits» (Isopet de Lyon, éd. W. Foerster, IX [titre]). Empr. au lat. praegnans autre forme de praegnas, -atis (de prae et d'une forme de la racine de (g)nascor «naître») «enceinte (d'une femme); pleine (d'une femelle)» (orthographiée ainsi par assimilation à un part. prés., -ans se confondant avec -as dans la prononc., v. ERN.-MEILLET); l'a. m. fr. a utilisé les formes preinz, prains, preins (XIIe-XVIes., v. T.-L., GDF. et FEW t.9, p.295a) qui remontent à ce même étymon.
II.⇒PRÉGNANT2, -ANTE, adj.Qui s'impose avec une grande force. Synon. pressant. Douleurs prégnantes. Pour les autres c'est le moyen de se désaliéner, de se libérer d'une société technique de plus en plus prégnante (B. SCHWARTZ, Pour éduc. perman., 1969, p.67).— En partic. Qui s'impose à l'esprit d'une manière très forte. Le récit du déluge tel que l'écrivit le rédacteur israélite nous est conservé tout entier dans la narration singulièrement prégnante du texte actuel (RENAN, Hist. peuple Isr., t.2, 1889, p.351). Je l'entends répéter ses formules prestigieuses (...) que j'admire, non certes pour leur seule magie verbale, mais en tant que leur splendeur est prégnante de vérité (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p.289). Si l'on accepte de chercher le psychologique dans le culturel, la culture nationale à l'échelle de la société globale est-elle la modalité la plus prégnante de la culture? (Traité sociol., 1968, p.391).— PSYCHOL. Qui s'impose à la perception sans contrôle possible. Si cette dernière [la forme «carré»] triomphe cependant [dans la perception d'un cube], c'est que la configuration orthoscopique est «prégnante» [d'après Koffka] (RUYER, Conscience, 1937, p.90). Un des inconvénients de l'introspection expérimentale a été de majorer la forme prégnante de l'effort et de négliger la forme discrète de la motion volontaire (RICOEUR, Philos. volonté, 1949, p.312).Prononc. et Orth. V. prégnant1. Étymol. et Hist.1. 1572 (Lett. de M. de Ferralz au roy, B. N. 16040, f° 200 r° ds GDF. Compl.:pregnante et vive instance); 1625 «violent (d'un sentiment)» (A. HARDY, La Mort d'Achille, 1163, OEuvres, t.2, p.39); 2. 1937 configuration prégnante (RUYER, loc. cit.). Dér. de l'a. fr. prembre, priembre «presser» (XIIe-XIIIes., v. T.-L.), du lat. premere «presser, comprimer» (v. FEW t.9, p.356b).DÉR. Prégnance, subst. fém. Capacité plus ou moins grande qu'ont les formes à s'imposer dans la perception d'un système de stimulations (d'apr. Commun. 1971, THINÈS-LEMP. 1975). Il faut reconnaître avant les «actes de signification» (...) de la pensée théorique et thétique les «expériences expressives» (...), avant le sens signifié (...), le sens expressif (...), avant la subsomption du contenu sous la forme, la prégnance symbolique de la forme dans le contenu (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p.337). Mais que signifient cette prégnance significative et cet apprentissage de l'articulation? (J. VUILLEMIN, Être et trav., 1949, p.60). — []. — 1re attest. 1945 (MERLEAU-PONTY, loc. cit.); de prégnant2, suff. -ance.
1. prégnant, ante [pʀegnɑ̃, ɑ̃t] adj.ÉTYM. Déb. XIVe; lat. prægnans « qui est près de produire, enceinte » (en parlant d'une femelle).❖♦ Didactique.1 Qui porte en soi un germe de reproduction. — (Av. 1951). Fig. Plein de sens implicite; gros de raison, de conséquence, etc.2 (1842). Ling. || Valeur prégnante : terme, construction dont le sens n'est pas entièrement énoncé.3 Fig. (didact.). Qui est de nature à produire, à engendrer des résultats.————————2. prégnant, ante [pʀegnɑ̃, ɑ̃t] adj.ÉTYM. V. 1570 au sens 2; de l'anc. franç. preindre « presser », lat. premere.❖1 (1611). Vx. Pressant, violent. || Des douleurs prégnantes.2 (V. 1570). Fig. et littér. Qui s'impose à l'esprit. — (1962). Psychol. || Structure prégnante. ⇒ Prégnance.❖DÉR. Prégnance.
Encyclopédie Universelle. 2012.